Historique du harcèlement
Tout a commencé en avril 2011 par une lettre d’un parent d’élève se plaignant de mon enseignement. Mme Houlié a reçu cette personne puis m’a convoqué.
J’ai rétorqué d’emblée que la règle était qu’un parent mécontent devait d’abord rencontrer le professeur pour explication.
Mme la Proviseur n’est pas de cet avis. Elle veut avoir la main sur tout.
A partir de là tout s’est envenimé.
Nouvelle lettre de parent, nouvelle convocation.
En situation de « stress professionnel » (certificat médical) je ne m’y suis pas rendu. J’ai écrit et rencontré par la suite le dit parent. Il a reconnu les faiblesses de son fils…
Mme le Proviseur est folle de rage. Nouvelle convocation : menace d’inspection.
Ce qu’elle met en œuvre fin mai, à qqs jours de la sortie !
Elle a assisté à la séance, ce qui est son droit mais est un fait plutôt rarissime. Elle a passé son temps à discuter avec l’Inspectrice, qu’elle a rencontrée avant et après la séance ! Autant dire : une inspection en service… commandé !
Même scénario avec une collègue de Lettres récemment.
Convocation au Lycée début juillet alors que j’avais terminé mon service depuis 10 jours, pour signer le rapport d’Inspection.
Refus de m’y rendre.
Refus de signer ce rapport, entièrement négatif, entièrement à décharge (avec tous les entretiens avec Mme Houlié, elle a des arguments !).
Début septembre 2011, nouvelle convocation. Refus de m’y rendre.
Rapport de Mme Houlié au Rectorat, avec demande de sanction.
09-11-11 : convocation au Rectorat pour consultation du dossier personnel administratif.
06-12-11 : visite médicale à la Cité Administrative. L’entretien porte essentiellement sur mes capacités psychologiques. N’ai-je pas dans ma famille quelques cas suspects ?...
Note : dans tous les cas de harcèlement, la mise en cause psychique du harcelé est utilisée en premier. Il est facile ensuite pour le harceleur de traiter sa victime d'affabulateur, dépressif, etc.
13-12-11 : blâme
Renvoyé au Rectorat pour nombreuses erreurs, ce qu’il reconnaîtra par lettre du 20-02-12.
16-01-12 : insultes répétées par un ancien élève le même jour, la même heure au point que je les appelle auprès de mes élèves « les insultes du vendredi ». La dernière est : « Monsieur Gary, homosexuel ! » Là je ne peux laisser passer cette insulte homophobe, considérée depuis peu comme un délit et donc passible d’une plainte au pénal. Lettre directement à l’intéressé lui demandant de démissionner du CVL avant 15 jours. Mme la proviseure est furieuse de me voir régler moi-même les affaires me concernant.
Convocation à la Vie scolaire. L’élève nie (mollement) être l’auteur de ces insultes. Il sait que des élèves de la classe l’ont parfaitement reconnu mais il sait aussi bénéficier de la loi du silence pratiquée par tous les collégiens et lycéens de France et de Navarre qui veut qu’on ne dénonce pas un élève quoi qu’il ait fait.
Je dois quitter la salle, tant on commence à évoquer une possible affabulation de ma part…
L’élève n’est pas sanctionné. « Les insultes du vendredi » cessent comme par hasard…
27-01-12 : Mme Houlié tente de me faire signer en même temps que la note administrative et pédagogique, un rapport « sur [ma] manière de servir »
Refus de signature, compte tenu des termes et de l’édiction d’un blâme.
Fin janvier 2012 : énième convocation chez Mme Houlié.
Refus de m’y rendre pour absence d’objet et noms des membres présents.
Mme Houlié me répond par…3 convocations (recommandée, simple, boîte aux lettres du Lycée) avec l’objet renseigné !
M.Lepoint, délégué dép. UNSA est présent. Mme Haréa, proviseure-adjointe, assiste à la réunion alors qu’elle n’était pas mentionnée sur les convocations. M.Lepoint parle d’ « effet tribunal ». J'ai demandé par la suite à Mme Haréa de témoigner de ce fait. J'attends toujours sa lettre...
Note : La moindre des choses est que les termes d'une convocation et de tout document officiel soient respectés...
Autrement, quelle crédibilité ?
Note pédagogique et adm.
« Ponctualité : bien », alors qu’années précédentes : « très bien ». Je n’ai jamais été absent l’an dernier sauf… une demi-journée pour « stress professionnel » (cf. plus haut)
Mars : lettre à la CPE signalant 3 insultes gravissimes.
Ce courrier restera lettre morte.
Mai : convocation par Proviseur-adjoint sans objet. Je m’y présente pour signaler ce fait.
Nouvelle convocation avec objet. Je m’y rends. M.Piedra annule en définitive l’entrevue ! Sans doute voulait-il tester ma capacité à répondre ou non…
16-05-12 : Convocation au Rectorat. On me menace d’une nouvelle inspection. Je réponds que j’entame une procédure de plainte contre Mme Houlié pour harcèlement moral. La Ligue des Droits de l’Homme – section Toulouse – est prévenue. Elle propose un avocat.
Note : La règle, comme autrefois celle de ne pas sanctionner les instits pédophiles, est que les Rectorats soutiennent les principaux et proviseurs dans les affaires de harcèlement, malgré l’évidence des faits. L’exemple en a été encore donné en avril 2013 dans le Loiret.
Année 2012-13 :
L’Administration du Lycée change de tactique. Mme Houlié ne pouvant plus me harceler à cause du projet de plainte, a laissé ou incité ( ?) son adjoint à prendre le relais. Ses deux faits d’armes les plus magnifiques sont les suivants :
1) En début d’année, il me dresse un emploi du temps de 12 heures/semaine (temps partiel) sur…5 jours avec une seule heure de cours pour deux matinées !! Du jamais vu ! Je le défie par courrier de me trouver un emploi du temps plus dispersé encore sur le Lycée. J’attends toujours sa réponse…
2) Pour l’oral du Bac blanc, il me donne comme pour les autres collègues une liste de candidats à interroger.
Ah ! me dis-je, que voilà une initiative sympathique, moi qui suis interdit 1è) de Bac (blanc et réel) depuis plusieurs années, 2è) d’enseignement en 1ère et Terminale depuis autant d’années ! Trois jours avant il me fait passer un courrier annulant mes interrogations de candidats…
Cette initiative et cette lettre sont un modèle de cynisme et de machiavélisme. Je reste admiratif...
Et dire que le Lycée porte le nom d'un résistant !
3) L'avis "Défavorable" du Chef d'établissement m'empêche d'accéder au 9è échelon.
Note 1 : Je rappelle en toute humilité que je suis Agrégé de Lettres modernes…
Note 2 : comme d’habitude, mes collègues de Lettres n’ont pas moufté, eux qui l’an passé avaient protesté contre un surcroît de candidats puisque je n’étais pas examinateur. Mais leurs protestations n’avaient pas dépassé la salle des profs. Courageux mais pas téméraires…
Note 3 : D’une manière générale, ce silence du personnel voire son hostilité par rapport à un collègue harcelé est le fait habituel. D’abord par manque de courage, ensuite par soupçon – ce qui les arrange bien…– que l’affaire risque de cacher des éléments qu’on ne connaît pas, vous savez, monsieur Untel, il n’est pas facile, on ne sait pas trop ce qu’il a dit ou fait, enfin nous on s’en lave les mains, c’est un problème personnel, etc. etc.
Cette lâcheté (appelons un chat un chat) est bien sûr une opportunité somptueuse pour le harceleur dans la mesure évidente où il peut continuer à commettre ses saloperies en toute impunité. La solitude progressive du harcelé - on appelle ça un ostracisme - non soutenu par les syndicats puisque cas individuel, est la cause directe des nombreux suicides constatés dans de grandes entreprises et qui se poursuivent encore à l’heure actuelle (La Poste en particulier – cf. article Le Monde du 29-08-13).
Dernière minute : un professeur à Marseille vient de se suicider pour protester contre les conditions de travail imposées par l'Administration. Je constate que lui aussi met en cause les syndicats. Je vais photocopier cette lettre et la mettre en salle des profs.
Plus que jamais je me dois de suivre le père Hugo : « Lutter, c’est vivre ».