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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 14:10

Aujourd'hui c'est carnaval au Lycée.

Des élèves déguisés dans tous les sens, c'est super !

Mes récentes péripéties professionnelles et personnelles m'incitent à penser :

Quand on est jeune, le carnaval est joyeux, original, ouvert, extérieur. Quand on a pris de l'âge, il est sinistre, fermé, ridicule, intérieur.

Le tout est de réagir, et d'inventer des formes joyeuses, originales, ouvertes, extérieures pour vivre pleinement notre folie !

Je m'y emploie.

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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 03:02

8h43 : Deux gosses m'abordent alors que je marche pour attraper le bus de St-Orens.

- Vous n'auriez pas 10 centimes ?

- 10 centimes? mais qu'est-ce que vous voulez faire avec ?

- Euh...Ils nous les manquent pour acheter des bonbons...

Je donne la pièce.

 

9h22 : Je suis arrivé à l'arrêt de bus. J'attends. 9h30 passent. Pas de bus! Je vitupère contre les traminots.Le bus de 9h50 arrive. Je monte. Je serai en retard mais heureusement, à mon nouveau lieu de travail, personne ne m'attend, personne ne fait attention à moi. Il y en a bien qui me regardent d'un oeil interrogateur mais aucun n'a fait le pas. Ce petit manège me fait sourire. Les salles de profs se ressemblent terriblement : la plupart parlent des élèves même hier, lendemain d'élections qui a vu le triomphe du FN... Il y en a un qui parle très fort; d'autres qui travaillent dans leur coin...

J'interpelle le conducteur :

- Il n'y avait pas de chauffeur pour le 9h30 ?

Il ne comprend pas. Il réfléchit longuement.

- Mais il n'y a pas de bus à 9h30 ! Il est à 20 !

Autant pour moi ! Je suis distrait. J'ai de quoi l'être en ce moment. Arrivé au Lycée, je m'installe dans mon coin, comme à l'accoutumée. J'ouvre un fichier. Je commence à rédiger une lettre à M. Je lui parle d'avenir et lui dis que le mercredi 23 avril, je partirai loin...

 

13h22 : Plutôt que de rentrer seul chez moi, je préfère aller dans un petit resto asiatique de mon ancien quartier des Minimes.

 

15h34 : Une universitaire de Paris vient faire une conférence à l'Université du 3è âge sur : comment vivre avec l'idée de la mort ? C'est Jeanne qui m'y a invité. J'entre dans l'amphi. Je me crois aussitôt au Bal des Têtes blanches ( relire cet épisode savoureux à la fin de "La recherche du temps perdu"...)

J'interviens à la fin, pour 1) signaler à la conférencière qui a cité à de nombreuses reprises Heidegger que ce philosophe n'a jamais regretté son inscription jusqu'en 1945 au Parti nazi, 2) pour lui reprocher de ne pas avoir cité le "carpe diem" ("Laissez-nous savourer les rapides délices / Des plus beaux de nos jours...")

Une fois de plus la philosophie nous donne une image un peu fumeuse avec des considérations apolitiques, vagues donc peu intéressantes.

Michel Onfray, au secours !

Je pars avec l'air de Brel dans la tête : "Mourir cela n'est rien / Mourir la belle affaire / Mais vieillir...ô vieillir !"

Je regarde à la dérobée Jeanne. A 81 ans elle est encore d'une beauté renversante...

 

18h54 : En rentrant chez moi, près du Lycée Raymond-Naves, je croise R., le prof qui m'a remplacé.

Je suis heureux de le voir.

Il m'avoue qu'il est un peu effondré tant une des deux Secondes qu'on lui a donc attribuée, est ingérable. Deux élèves se sont sévèrement battus la semaine dernière...Il est effaré devant la gestion des classes par l'Administration.

Je m'excuse, du coup, de lui avoir reproché, le jour de la rentrée, d'avoir repris mes classes sans se poser de questions. Il me répond qu'après avoir lu mon blog il comprend mieux à présent.

Deux cents personnes l'ont lu en une semaine. Cela m'excite moins. M. attire toute mon attention.

 

4h09 : (mais nous sommes passés au vendredi 28 ! Bon anniversaire, G. !) Ne pouvant dormir, je rédige cet article. La connexion n'arrête pas de sauter ! J'y arrive cependant. 

"Mort, où est ta victoire?"...

 

 

 

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 22:45

A partir d'un certain âge, on devient davantage sensible au monde qu'aux personnes.

Je ne veux pas dire que le monde, l'univers, la nature, jusqu'à présent, étaient secondaires, oh non ! ils venaient en plus de notre relation aux gens, ils la sublimaient éventuellement, on y puisait des forces pour la poursuivre, on y voyait des vagues traces de destin, d'inscription dans un ordre qui nous dépassait forcément et ce dépassement nous ravissait.

Je me souviens d'étoiles en été contemplées dans le noir, assis sur la petite route de la tombe céleste. Elles fourmillaient, palpitaient comme notre désir de vivre...

Aujourd'hui il en va autrement. L'univers devient prégnant, ce qui ne veut plus dire qu'il nous ravit. Il est là simplement, en plus de la bêtise des hommes. Nous ne pouvons vivre que dans la déchirure, mais cette déchirure est devenue douce parce que le monde, je veux dire la terre nous appelle.

Et la terre c'est ce qui nous ensevelira.

Il faut donc cultiver notre jardin, c'est-à-dire prendre la bêche, sans peur, en s'efforçant de n'écouter plus les récriminations des uns et des autres, et commencer à creuser, sans oublier de tailler deux bouts de bois inégaux qui formeront la croix.

De saule ou de noisetier de préférence, tellement faciles à prendre racines ! 

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 09:24

      Je lis dans "Le Monde" du vendredi 14 mars, un article relatant le calvaire stupéfiant qu'a vécu un lanceur d'alerte scandaleusement réprimé pendant dix-huit ans. Cet homme, éducateur spécialisé dans un IME du Gers, tenu par un couple médecin, ce qui explique pourquoi les Pouvoirs publics ont mis tant de temps à réagir, a dès 1995, dénoncé les maltraitances dont étaient victimes les handicapés profonds logés dans cet Institut. En retour il a tout subi : condamnation pour diffamation, licenciement, sans parler de la dégradation terrible de sa vie familiale (divorce, il n'a plus vu sa fille depuis cette date...)

      L'Administration Sanitaire et Sociale du Gers a tout couvert des agissements de la direction. Son responsable (aujourd'hui Préfet...à l'égalité des chances dans le Vaucluse - sic !!) ne voyait en 2002 aucun motif à diligenter une enquête.

      Il a fallu attendre novembre 2013 pour qu'enfin l'Administration ouvre les yeux. Presque deux décennies pendant lesquelles ce lanceur d'alerte ainsi que trois de ses collègues, ont vu leur vie anéantie. Aujourd'hui ils se reconstruisent peu à peu (le lanceur en...Espagne!!) mais à quel prix !

      Pourquoi cet immobilisme dans l'Administration, que ce soit Rectorat ou DDASS ? Pourquoi se déclare-t-elle a priori infaillible ? Pourquoi ses responsables ne sont soumis à aucune inspection comme nous les profs ? Pourquoi préfèrent-ils réprimer plutôt qu'écouter ? Et pourtant il y aurait tant à dire !

      Tous les hommes naissent libres et égaux. mais cela dure dix minutes...

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 08:53

Le nombre de visiteurs de mon blog était compris chaque jour entre 3 et 7 visiteurs jusqu'au week-end dernier.

Depuis, il explose : 13 avant-hier, 28 hier.

Et demain ?

Je n'ai qu'une peur, c'est qu'au Rectorat, se produise un bugg sur les ordinateurs...

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 08:47

Mardi 18 mars, c'est la journée de sensibilisation aux allergies.

La presse nous informe que 15 à 20 % de français souffriraient de ce mal.

Il y a quelque chose qui me rassure, c'est qu'à Raymond-Naves, chez mes collègues,

le taux d'allergie à l'autorité imbécile est des plus faibles..

 

Ce même jour, une étude très sérieuse nous apprend ce que nous, profs, savons depuis toujours :

Les élèves apprennent et retiennent bien mieux quand ils ont leur dose de sommeil adéquate.

Pour ma part, à voir le nombre d'élèves qui dorment sur leur pupitre, je n'ai pas vu d'amélioration spectaculaire...

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 09:36

     Le Rectorat  a donc fini, après trois semaines de méandres bureaucratiques, par m'envoyer le résultat du Conseil de discipline du 31 Janvier. Il confirme ce qui m'a été notifié officieusement par Mme Tajan, chef de la DPE.

     L'Administration bétonne son attitude pour faire plier un fonctionnaire récalcitrant, tentant de dénoncer à sa manière les dérives de responsables censés donner l'exemple. Les moyens les plus détestables ont été employés. Je détaillerai plus loin ceux qui innovent en la matière. Je rappellerai pour le moment une fois de plus que cette dérive n'a pu avoir lieu que grâce à l'indifférence de mes collègues, voire comme je l'ai indiqué, à un début d'hostilité. J'ai eu la nette impression dans les derniers jours de la sortie des vacances de Février que pour certains, il leur tardait que je parte, que je les laisse à leur ron-ron habituel, richement vide...

     C'est ainsi que la victime devient coupable, c'est ainsi que le délit se transforme en acte légal, empreint de toute la majesté de l'acte administratif rendu par une noble assemblée chargée d'avaliser une condamnation déjà toute faite, tout entière à charge, ne tenant aucun compte de tout ce qui a été réalisé de positif, en particulier la réédition de la plaquette de poèmes de Raymond Naves. Nul doute que son nom sera encore l'occasion de discours solennels sur l'esprit de résistance, l'humanisme nécessaire à notre civilisation déshumanisée, etc. etc.

      Ainsi va le monde avec son cortège de lourde hypocrisie, de bêtise assumée, de petites gloires...

      Avec la sentence du Conseil de discipline, le pire a été atteint sur deux points :

1) On m'enlève mes élèves brutalement. Je suivais avec eux un programme bien tracé (l'analyse de "L'étranger" à la rentrée pour une de mes deux classes). L'Education Nationale n'en a cure. Un autre fonctionnaire, plus docile, viendra prendre la relève. Vous me direz que personne n'est irremplaçable. Une fois de plus ce sont les jeunes en formation qui sont pénalisés. mais pour l' Administration c'est un problème largement secondaire. L'urgence est de faire taire les lanceurs d'alerte. Ce qui est curieux, c'est que la mesure d'éloignement ne m'empêchera pas de continuer à donner mon avis...

2) J'ai été sidéré de constater sur l'arrêté, que le Conseil de discipline - en réalité c'est le chef d'établissement qui en est à l'origine, montrant par là la droiture de sa démarche... - s'est inspiré, à côté d'une pluie de citations de mon blog actuel, de phrases d'une version que j'ai supprimée il y a belle lurette ! Je sais que sur Internet rien ne s'efface mais de là à aller fouiller dans les poubelles...

       Vous me direz encore : quand on veut noyer son chien, tous les moyens sont bons, même les pires...

 

       Une page se tourne. Je ne cacherai pas qu'elle m'affecte. Elle assombrit un peu plus ma vision de l'homme et de la société. Les lanceurs d'alerte, s'ils ne sont pas des gens connus, intouchables, sont systématiquement et facilement réprimés. Le mammouth, quand les dos sont tournés, les oreilles bouchées, les yeux fermés, n'a aucune peine à écraser la fourmi.

        Administration sclérosée, inhumaine, retorse.

        Heureusement qu'il reste des échappées belles, les tout proches, le jardin, ses fleurs, sa pureté...

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 09:21

     Pardon, Paco de Lucia, de t'avoir oublié, de ne plus avoir pris de tes nouvelles, de ne plus m'être bercé ou secoué par ta musique, qu'elle soit jazzy (irrésistible "Mediterranean Sundance") ou flamenca ! Guirlande prodigieusement resserrée au millimètre, sombres placages, dégringolades vertigineuses, trépignements au sommet, presque inaudibles, suivies aussitôt d'amples développements, de roulements profonds, de ballades exquises, ta musique n'a rien d'un long fleuve tranquille ! Elle semble jouer toute seule, ta main s'efface, et l'instrument sort ses tripes, les cordes vibrent à leur maximum, il n'y pa plus de compositions, ni de morceaux calculés, seulement une suite folle qui se déroule à l'infini, qui ne va jamais là où on l'attend.

     Paco, tu as cassé à jamais une de tes cordes. ta guitare restera pourtant pleine lumière...

 

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 16:51

     J'ai reçu enfin la lettre-sentence du Rectorat. Heureusement que Mme Tajan a fait accélérer les choses, sinon je crois qu'elle serait arrivée à la Saint-Glin-Glin...

     Cette lettre est, comme à l'accoutumée, abominable.

     La baie vitrée de mon appartement est grande ouverte sur ce printemps trop tôt arrivé. La douceur de l'air m'envahit et me pousse à sortir sur le balcon quelques plantes, fougères, bougainvillée, etc.

     Je reste songeur sur mon fauteuil. Comment faut-il répondre à cette lettre détestable ? Comment pointer l'indifférence de mes collègues, voire maintenant leur franche hostilité - certains ne me disent même plus bonjour ! - leur désir de me voir disparaître au plus tôt pour que tout ce cirque cesse, pour que la vie au lycée redevienne comme avant, doucement,  ronronnante?

     Tout à l'heure, il y a le Conseil de classe d'une Seconde à la conduite aberrante. Là aussi on déplorera cette dérive mais on ne fera rien de sérieux pour redresser la situation. On joue la montre, c'est la fuite en avant généralisée, on pare au plus pressé, on dresse les bulletins, on admoneste mollement, bref l'honneur est sauf.

     Jusqu'à quand ?

     Heureusement qu'il y a l'Ukraine pour ne pas désespérer de l'homme et de la démocratie !

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 11:41

     Je poste l'article "Pas de nouvelles...", et comme par hasard, je reçois le lendemain une convocation de la DPE, l'équivalent de la DRH dans une  entreprise.

     J'ai donc été reçu hier par Mme Tajan et Mr Piquemal, les deux mêmes personnes qui m'avaient déjà convoqué il y a plusieurs mois (voir article "Mme la rectrice").

     Avec beaucoup de circonvolutions (Mme Tajan, chef de cette DPE, avouera : "je ne suis pas à l'aise") la décision du Conseil de discipline m'est communiquée mais, insistent-ils, officieusement. Pour la lettre officielle, ils m'ont promis de faire accélérer le train auprès de qui de droit.

     Je perds mon poste au Lycée Raymond-Naves dès la rentrée de la mi-mars. Je suis rattaché au Lycée de Saint-Orens. Je deviens TZR c'est-à-dire remplaçant.

     Je pourrais refuser ce qui est à l'évidence une sanction. Mais la lassitude m'a gagné devant tant de piétinement de l'équité, le triomphe de l'injustice de la part de personnes censées enseigner le contraire...

     Est-ce que je me renie, moi qui disais encore récemment vouloir lutter toujours ?

     Nous verrons. Je n'ai pas dit mon dernier mot...

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