Ce week-end, j'étais avec un groupe de proches à Sérignan près de Béziers où a été aménagé il y a qqs années le Musée régional d'Art Contemporain.
Une expo temporaire s'y tient, intitulée "Entre deux", soit six ou sept oeuvres, dont le matelas jeté sur le faîte d'un mur reconstitué (voir photo), le tout sur un espace que j'estime à environ 800m2..
A l'heure où certaines familles sont entassées sur 30m2 à Paris ou autres, ce vide a qq chose d'indécent.
Quant au contenu, mettre un matelas sur un mur, sans doute pour signifier le sommeil comme pont entre deux mondes, cela semble un peu léger.
Et enfin, se gargariser de théorie dans le texte de présentation comme "Ce parcours d'exposition nous offre une étrange vision où l'invisible revêt une forme tangible, le vide se matérialise, le temps semble en suspension...", paraît surréaliste, en tous cas inopérant.
Cela me fait penser aux textes de présentation des mini-jardins du Festival de Chaumont sur Loire cette année où certains paysagistes font mousser avec des mots leurs pauvres parcelles composées de matériaux d'après eux puissamment évocateurs mais qui en réalité laissent de marbre. L'arte povera érigé en art absolu, et non pas provocateur comme au départ. Le ronflant devenu façade cachant le vide de l'art contemporain...
Heureusement que le soir nous nous sommes retrouvés autour d'un plateau de fruits de mer où les huïtres locales furent fabuleuses, arrosées d'un petit Sancerre dont le tanin mystèrieux nous a ravis...
